mercredi 20 février 2008

Mouchoirs tchécoslovaques et boules de gomme.

Dimanche matin. Neuf heures tapantes. Mon réveil psychologiquement interne se met en route, remuant Ciel et Terre, tel une fanfare de quatorze juillet particulièrement en forme. Mes paupières faisant preuve d'une résistance digne des anti-nazis de 45, j'attrape, dans un effort me rapprochant dangereusement du trépas, mon dieu sacré L' Ipod, qui me nargue, lui qui n'a et n'aura jamais besoin de sommeil. Après quelques roulements de molette désormais mythiques, le "Sunday Morning" du Velvet Underground titille mes tympans, sous le sussurement de Lou Reed. Emergant petit à petit dans le monde matériel, le réel, je saute quelques décennies et tombe sur l'étoile filante Oasisienne, la Champagne Supernova liamesque. Après moultes et moultes péripéties digne des guerres seigneuriales de ce temps très moderne qu'est le Moyen Age, me voici maintenant contemplant les liliputiennes explosions des bulles du liquide blanchâtre que je suis sensée ingurgiter pour le bien être de mes os, selon la publicité. Ma mère rôde, son oeil inquisiteur aux aguêts, puis saisi, dans un geste d'une grace à faire envie au plus classique des danseuses classiques, sa nano radio un tantinet poussiéreuse, plus proche du bon vieux TSF que du Hi-Fi. Marvin Gaye groove et swing d'un ton peu chrétien, totalement emporté par le Sexual Healing. Des épaules roulent, des doigts claquent, des lèvres marmonnent et je sens ma génitrice au seuil de nous exécuter un triple salto arrière suivi d'une pirouette triple en dedans avec roue écart.
Dans un désir quelque peu justifié de me séparer de l'homme de Néanderthal sommeillant en moi, j'embraye avec le traditionnel "je-me-jette-de-l'eau-dessus", l'Odyssée du Rock sur Ouifm faisant vibrer les murs salledebainiers. Ma voix se libère de toutes contraintes, fait concurrence à de dignes sopranos et autres mezzo, le verre est sur le point de se briser. The Beatles, Chuck Berry et autres Clash m'émerveillent, et passent sur les ondes sonores.
A présent propre et rassasiée, seul mon esprit demeure faible et esseulé. Mais les vecteurs accélération et autres logarithmes néperiens ne veillent jamais très loin. L'album de Régina Spektor enfoncé dans les conduits auditifs, tout me semble plus simple et clair. Mystère. Et boule de gomme.
Et c'est ainsi que les journées se ressemblent et se suivent, partageant cependant la meme particularité: cette omniprésence musicale, quasi indélébile.
Où que je sois, quoique je fasse, elle est toujours là, rythmant chaque instant, chaque milliseconde, et se déroulant à l'infini.
Je crois qu'est venu pour moi le temps de ne plus me voiler la face:

Bonjour à tous je m'appelle Sarah. Et... euh... bah en fait je suis accro à la musique.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand on est alcoolique:
on est victime de dépression, on se coupe petit à petit de sa famille, on voit avec le temps la pitié s'installait dans les yeux de nos enfants...

Quand on est toxico:
Un peu pareil, je rajouterai le risque de se faire prendre entrain de sniffer d'la coke sur le capot d'une voiture comme cela est arrivé récemment à Frédéric Beigbeder. ;)

Quand on est musiquelique (ce terme est, je l'avoue, à revoir):
On est victime de l'inculture familiale, de "arrête d'écouter Johnny!" et on a de fortes chance de se retrouver estropier par mille personnes en même temps dans un concert. Mais, doux Jésus, c'est la plus belle addiction qu'il soit.

Soyez-en fière Sarah! (ça sonne bien le vouvoiement)

coline a dit…

Optons pour le blanc, c'est bien le blanc oui.

Anonyme a dit…

Toi accro à la musique??? Nan j'y crois pas.
Ah toi aussi tu trouves que Noel est très classe dans son petit polo, je partage entièrement ton avis.
Sinon moi j'ai repris les cours aujourd'hui avec encore un bac blanc de français. Ce sera pas 20 cette fois ci xD.
Bizouxxx!!!

Mlledoriangray a dit…

EH DIS mais toi aussi t'as un nouveau joli blog.
fiere de toi.
EH DIS tu crois que quelqu'un à part moi à compris les mouchoirs tchécoslovaques?

coline a dit…

Ma Sarah.
Merci. Un compliment de toi, c'est la reconnaissance du métier, un retour chaleureux, qui récompense mes dures années de travail. Alors merci, snif, merci pour tout. Ca me touche.
Je voulais aussi remercier ma maman, sans laquelle je ne serais jamais arrivée au point olympien que j'atteinds ce soir.
Snif, merci.

coline a dit…

Je t'en laisse seule juge ma tendre Sarah.
Même si mes articles n'arrivent à la cheville de tiens. Qui sont si, si, propres à toi.
Tu es un genre littéraire à toi seule...
Il faut lui trouver un nom. Vraiment.
Telle Robbe-Grillet, tu révolutionnes ton temps.

xx

Eléa is a dream a dit…

Dieu que j'adore cet article...Tu as une anière d'écrire si particulièrement excellente...J'adore,je suis fan,j'approuve,j'aime,je kiffeuh!!
Ce post-ci,en particulier,qui me fait tant rire et qui est si génial.
Bonjour à tous,je m'appelle Sophie et tout comme Sarah,je suis accro à la musique...

Julie a dit…

Je viens de tomber sur ton blog via celui de coline et c'est une heureuse coïncidence parce que je l'aime plutôt bien ! Très certainement parce que je partage cette même addiction à cette même musique... je suis donc enchantée.